LE RESSUSCITÉ, RESSUSCITANT
- Hnasmdro
- abril 27, 2023
- Expériences MDR
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Il n’est pas facile de décrire ce que le passage d’un ouragan a signifié dans la vie d’une ville, la ville de Quelimane au Mozambique. Ils ont passé près de trois jours à subir les effets dévastateurs de sa force destructrice. Des pluies intenses comme personne ne se souvenait en avoir connu et des vents ouragans atteignant une vitesse de plus de 200 km/h.
Toute imagination possible, même la plus féconde, sera peu par rapport à ce qui a été vécu. Certains soupçonnent qu’ils étaient sous les effets de “l’œil de l’ouragan” lui-même, ceci pour expliquer la force et la voracité dont ils ont dû expérimenter.
Mais il est encore plus difficile de décrire l’angoisse, la peur, l’anxiété et l’agitation qui ont marqué le fond de chacune des personnes, affectant l’intérieur, déstabilisant les uns et perturbant les autres, mais marquant tous à vie.
Jusqu’ici, l’expression la plus réelle et la plus évidente de la mort, dans son expression la plus complète, mort morale, sociale et même physique. Se laisser emporter par sa force négative et destructrice et par la tendance des sentiments frappés si durement, serait le plus facile.
Mais comment expliquer la réaction vécue dans les familles, dans les quartiers, dans toute la ville, peu après la prise de conscience de l’ampleur de la catastrophe ? D’où vient la détermination et la force de se retrousser les manches et de commencer à jouer ? Comment est née cette attitude de résilience personnelle et collective, rendant possible ce qui semblait impossible ? Et comment expliquer la solidarité interne et externe à toutes épreuves ?
Selon le sens libérateur de notre Charisme, la tâche Evangélisatrice… ” Se constitue par le mandat de vivre consciemment ensemble la force rénovatrice de la Résurrection qui agit en tous par la puissance de Dieu” (n. 9)
C’est la conviction qui nous permet de découvrir que le Ressuscité continue de ressusciter… Dans la ville de Quelimane, il se sent Vivant, on a été expérimenté qu’il est possible de lutter contre tant de destruction et de mort, que de tristesse, l’angoisse et la peur qui les guettent tous, et de se dire qu’ils n’ont pas le dernier mot.
Et cette force rénovatrice de la résurrection reste vivante et active. Elle se matérialise à la fois dans la force et le travail inlassable pour recomposer ce qui a été détruit, de manière créative et provisoire ; en tant de gestes de solidarité et de fraternité pour faire face aux nombreuses carences de base, eau, énergie, nourriture…
Et cette conscience de savoir qu’il est vivant, qu’il est présent, qu’il demeure, qu’il nous anime et nous soutient, donne un sens à notre vie, nous fait vivre la mission comme le meilleur trésor de notre vie.
Les Sœurs de Mozambique.