L’éducation en période de pandémie en République Dominicaine
- Hnasmdro
- janvier 11, 2021
- Expériences MDR
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C’est un fait que le covi19 affecte le monde entier, peut-être certains plus que d’autres, mais les conséquences deviennent de plus en plus perceptibles et nous obligent à changer nos modes de vie.
Nous sommes inquiets de voir les centaines de milliers d’infections qui augmentent chaque jour et tous les jeux de ceux qui n’ont pas pu gagner la bataille contre le virus nous font mal.
Parmi les secteurs les plus touchés, outre la question de la santé, figure l’éducation. Cette situation a contraint de nombreux pays à chercher des moyens de poursuivre de manière quasi improvisée, le processus d’apprentissage-enseignement sans mettre en danger la santé des élèves. Pour cette raison, l’utilisation des nouvelles technologies informatiques s’est imposée presque obligatoirement pour pouvoir répondre à cette situation sans affecter aucun des acteurs de l’éducation.
Les pays les plus développés disposent de ressources plus importantes et bien qu’avec des difficultés, ils s’adaptent à l’utilisation de la technologie et des classes virtuelles.
Mais dans des pays comme le nôtre, la République Dominicaine, l’accès à ces technologies n’est accessible qu’à 20% des étudiants. Le gouvernement a promis que tous les étudiants auraient cette possibilité, car ils fourniraient des ordinateurs à chaque étudiant et Internet atteindrait gratuitement toutes les maisons du pays. Mais, cela s’est passé comme la parabole de l’évangile, de celui qui voulait construire une tour, sans avoir les moyens suffisants. Lorsqu’ils se sont rendu compte de tant d’inconvénients, ils ont opté pour une autre solution intermédiaire. La modalité des cours sans face-à-face est maintenue et les cours sont diffusés sur les chaînes de télévision et les stations de radio, qui répètent les mêmes cours l’après-midi. En même temps, chacun reçoit un livret où il passe les cours et fait ses devoirs ; aidé par leur père, leur mère, leur tuteur ou leurs frères et sœurs plus âgés. La mission de l’enseignant est de voir les classes depuis les salles de classe de l’école et d’assurer le suivi des élèves via WhatsApp. Tous les vendredis, les parents vont livrer le carnet de devoirs, en même temps qu’ils collectent la nourriture que le gouvernement fournit à chaque enfant. Et le lundi, ils doivent revenir chercher le cahier corrigé par l’enseignant correspondant, afin de pouvoir travailler pendant la semaine.
D’une manière générale, une réponse est apportée au vide qui existerait si les cours avaient été totalement suspendus. Mais ce mode présente également de nombreux inconvénients. Les enfants ont besoin de socialiser avec d’autres camarades de classe, un élément nécessaire au développement psychosocial de la personne. L’apprentissage sera bien en deçà de ses niveaux normaux, car il n’y a pas beaucoup d’éléments permettant à l’enseignant d’évaluer le processus, les tâches peuvent être effectuées par n’importe qui d’autre que l’élève. D’un autre côté, dans la plupart des foyers, la mère et le père travaillent à l’extérieur du foyer, ce qui rend plus difficile le suivi des enfants. Dans de nombreuses maisons, les conditions de pauvreté sont si extrêmes qu’elles n’ont ni télévision, ni radio, ni même un endroit où les étudiants peuvent suivre leurs cours.
Cependant, les avantages de cette modalité doivent être reconnus, en premier lieu, que les étudiants ne perdent pas l’habitude des études et l’importance de l’éducation pour leur vie. Un autre facteur positif est que les familles s’impliquent dans ce processus, qu’elles pensaient être uniquement la responsabilité de l’école. Et autre chose très importante : la bonne et rentable utilisation des moyens technologiques de communication. Bien sûr, cela nous a obligés, les enseignants, à apprendre et à rattraper ces nouvelles technologies en premier lieu.
Espérons que lorsque nous reviendrons à la « normalité » d’avant, tout ce qui a été bénéfique dans ce processus que nous menons actuellement, nous pourrons continuer à l’utiliser pour un meilleur développement de l’éducation.
Tere Pagán, MDR
Communauté de Monte Plata,
République Dominicaine
Province de San José